• Après le décès de nos deux derniers chiens, mon mari et moi avons décidé d'adopter MAC, un superbe et gentil beauceron de 3 ans.

    Nous avions des travaux en cours à l'intérieur de la maison et pour ne pas perturber le chien dans ses nouvelles habitudes à acquérir, nous avions préféré le retenir et attendre la fin des travaux, le 31 octobre 1997.

    Ce matin là, levée à 5 heures, je remettais tout en ordre et préparais avec émotion l'arrivée de Mac. Mon mari qui était allé le voir tous les jours au Refuge, me disait au retour, c'est incroyable, il nous attend. Il me fait une fête, vient au devant de moi.

    Ce fut long : attendre 14h ! Enfin, comme d'habitude, Mac nous attend, il vient au devant de nous, nous le promenons en laisse et entrons au bureau faire les papiers. Mac, assis entre nous deux nous donne la papatte et nous  embrasse.

    Nous l'emmenons à la voiture dont j'ouvre la portière. Et là, stupeur, ce n'est plus le même chien !! il se met à trembler, son poil se dresse, la peur révulse ses yeux !! Il veut se sauver !! nous insistons gentiment, rien à faire. Il arrive à nous échapper et file se réfugier dans son box.

    Tout le monde se mit gentiment avec persuasion, caresses et tout s'arrange. Nouvelle promenade en laisse dans le refuge, le chien s'est calmé. Nous arrivons à la grille et retournons à la voiture. Nouvelle séance, plus moyen de le tenir ... Il file à toute allure comme un fou jusqu'à la nationale d'où il nous regarde avec détermination. Nous rentrons dans le refuge, il revient et retourne au box.

    Nouvel essai .... le même. Je m'assieds sur la banquette arrière et l'appelle doucement avec des friandises,  mais impossible de le faire monter. Les yeux de ce chien sont fous de terreur !!! Il finit par grogner et montrer les dents. Nous qui savons le bonheur qu'il va connaître chez nous, nous insistons. En vain, à 17h, nous y sommes encore avec à chaque essai, l'évasion sur la RN1.

    Finalement, nous comprenons qu'il est inutile d'insister, et touchés par une labrador noire qui nous regarde tendrement, c'est elle que nous emmenons pour son bonheur, elle fit le nôtre.

    Pendant des mois, Mac eut d'autres possibilités d'adoption, il ne consentit jamais à partir. Un cas surprenant.

    Un jour, un homme charmant, et très psychologue dit : je veux ce chien. Il monte dans la voiture du refuge, il y a là un problème lié à une voiture. Pourquoi monte t-il dans celle du refuge et pas dans les autres ? c'est là le problème. Je vous propose de me l'amener chez moi, près d'Amiens et là nous verrons.

    Ce fut fait ... et le nouveau maître nous téléphonait son bonheur et celui de ce merveilleux chien, calme, doux, sûr, excellent gardien et débordant d'affection.

    Ce chien aurait été considéré comme un caractériel par tous ceux qui n'auraient pas eu la psychologie de ce bon maître. c'est clair.

    Mac a gardé un souvenir horrible lié à une voiture. Peut-être a-t-il été "largué", a-t-il connu le pire avant de monter dans la camionnette du refuge pour y trouver affection, abri, nourriture. Notre camionnette l'a recueilli après son errance, ce fut la fin de son cauchemar, ce véhicule conduit par ceux qui l'avaient sauvé, c'était le souvenir de sa chance d'échapper à un funeste sort.

    Toute autre voiture c'était ? qu'est-ce que c'était ? lui seul le savait, ne pouvait pas nous le dire, mais ce devait être soit un terrible abandon, soit de mauvais traitements.

    Le nouveau maître et Mac ont connu des années d'amour réciproque. Ce Mr fait partie de ceux qui prennent un chien pour le comprendre et l'aimer.

    Merci Monsieur qui restez parmis nos meilleurs souvenirs.

    E. L.


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  • Quand vous adoptez un animal, au moment où vous l'amenez chez vous, pensez qu'il subit tout à la fois :

    - Le chagrin de la séparation si de bons maîtres ont dû s'en séparer,
    le souvenir de la maltraitance ou de l'errance sans repère, dans un monde hostile, la faim, le froid, les déménagements successifs, de leur maître au refuge (des parents à la DDASS), du refuge à la nouvelle famille, les changements d'alimentation, d'horaires, d'habitudes, de règles de comportement.

    Les nouveaux camarades : les congénères chiens ou chats + ou - accueillants, l'examen de passage, comment se sent-il jugé ?

     

    Pouvez vous penser que cet animal bollotté, c'est un enfant qu'il faut d'abord rassurer, cajoler, comprendre.

    Prenez le contre vous, vous sentirez son petit coeur inquiet bat la chamade, tout son être est "retourné".

    Alors s'il fait pipi ou caca, pensez à l'enfant de la DDASS !! ça ne durera pas, ce n'est pas parce qu'il est sale, mais parce qu'il a peur.

    Il grogne ? parce qu'il subit tous ces traumatismes et les manifeste de cette façon, puisqu'il n'y en a pas d'autre pour lui, qui ne peut pas parler, pleurer, sangloter.

    Si aussitôt à peine arrivé, vous l'enfermez dans un bâtiment, séparé de sa nouvelle famille, mettez vous à sa place :
    il se sent exclu, rejeté, comment peut-il s'adapter ?? Pour lui, il est passé de la DDASS au pénitencier. Et s'il a déjà connu cela, il se sent perdu en croyant y être retourné !! c'est sans espoir...

    Et s'il y a un pipi ou caca, vous le reportez, et c'est ainsi qu'en le faisant passer de maison en maison, vous lui enlevez toutes les chances d'adaptation.

    Mettez vous à sa place. Pensez que vous êtes l'enfant de la DDASS et que c'est vous qui êtes adopté, je ne vous demande pas de penser "chien" ou "chat", mais de penser que cet être sensible qui ne peut dire ses peurs et ses souffrances, ce n'est pas un objet, une paire de chaussures, c'est un être qui n'a pas eu de chance et qui fera tout par amour pour vous quand il comprendra que votre maison est la sienne, qu'il y a enfin sa place. Il vous défendra comme il la défendra, comme il défendra vos enfants, parce que enfin son coeur de chien assoiffé d'amour sera enfin comblé .

     

     


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