• Pour les bêtes comme pour les gens, il y a ceux qui ont de la chance, ceux qui en ont eu, mais dont la vie a basculé soudain après un décès, une séparation, un changement de situation : perte du travail, du logement.

    Abandonnés ou errants, certains trouvent une nouvelle chance. D’autres ne la trouvent jamais… Certains finissent leur vie dans leur famille, d’autres en maison de retraite plus ou moins agréable.

     

    A tous nos vieux toutous, nous faisons tout pour leur offrir une fin de vie paisible, ils n’attendent plus rien, ceux qui ont vu partir les autres, mais sont restés, ceux dont le regard a ému les visiteurs, mais pas assez pour être emmenés joyeux, au bout d’une laisse par ces maîtres espérés, des années en vain …. L’espoir chaque fois déçu, pas encore cette fois ; plus jamais maintenant après si longtemps.

     

    Ils sont résignés à leur vie au refuge. Tous les matins, ils attendent l’arrivée du personnel aimant qui les traite comme si c’étaient leurs compagnons ; car ils le sont devenus, jour après jour, année après année.

     

    Ils ont ….12, 13, 14, 15, 16, 17 ans !!! ils ont vécu une longue partie de leur vie au refuge .. Ils y resteront jusqu’à leur mort, où, les bénévoles et le personnel en parleront …

     

    Ils ne sont pas malheureux, ils ont leurs copains, leur panier, leur coussin, leurs couvertures, bien isolés du froid et du chaud, leur chère herbe dans les parcs, leurs gâteaux à 16 heures…

     

    Certains ont besoin de médicaments quotidiens et à vie, comme le vieux Robin des Bois, miraculeusement sauvé d’une mort inhumaine.Alors, si vous avez de ces médicaments surtout pour le cœur et l’arthrose, pensez à eux s’il vous plait, notre budget en sera soulagé.

    Vous pouvez les déposer au refuge.

    Nos vieux toutous....


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  • Pendant les 2 jours précédant le décès de mon mari, Brook ne prétendait pas quitter la chambre, restant obstinément entre nous deux, l'infirmière voulait le faire sortir il revenait aussitôt.

    Il y eut ensuite les allées et venues dans la nuit du décès, ce chien s'est montré d'une exceptionnelle vigilance, constamment contre moi, impressionnant, prêt à me défendre.

    Le matin des obsèques de mon mari, j'étais levée à 5h, sachant qu'il allait devoir rester enfermé, je l'ai emmené dans la plaine pour lui et pour moi. Tous les deux dans le chagrin. Nous traversions un champ de maïs, soudain, je ne l'ai plus vu. Je l'ai rappelé plusieurs fois, cela ne s'était jamais produit.... Je n'avais jamais à l'appeler.

    Quand il est revenu, il n'était pas comme d'habitude, je l'ai grondé.

    En rentrant, il a vomi une substance inhabituelle. 

    Je devais partir pour les obsèques de mon mari, je ne pouvais m'en occuper. Je l'ai fait conduire à la clinique.

    Le soir, en rentrant seule chez moi, je ne souhaitais qu'une chose : on allait me ramener mon chien, j'aurais sa tête sur mes genoux, cet horrible soir, je l'aurais à coté de moi la  nuit, le lendemain matin, les jours suivants ... lui dont le regard me disait toujours : je suis là, je suis heureux quand tu l'es, je souffre quand je te vois triste, tu auras toujours ma tête sur tes genoux pour te dire mon amour, avec moi tu ne crains rien, ensemble nous irons n'importe où .... 

    Je suis rentrée avec ce seul désir, désormais, la compagnie de mon chien, ma vie en symbiose avec lui, mon beauceron ....

    Le téléphone a sonné. Je me suis précipitée pour dire : j'arrive, je viens le chercher. Silence... puis : "votre chien a été empoisonné, c'est très grave... il y a peu d'espoir il faut le garder sous perfusion ..."

    Le lendemain matin, je suis allée le voir dans sa cage ... j'y suis retournée et encore et encore et encore le samedi. Ma vie entre le cimetière et la clinique......

    Le samedi après midi, il y eut un léger mieux, l'espoir était permis.

    Le dimanche matin téléphone .... Brook était mort !!

    Mon mari, mon chien, la même semaine.

    Brook est parti de la maison sans moi, il n'y est pas revenu, comme si je l'avais abandonné. Il est mort seul, dans sa cage sans moi, qu'a-t-il pensé mon Brook, mon merveilleux chien, mon Amour de Chien.

    Un appât à renard, puis la plus triste des fins à ton destin ....

    J'ai fait l'effort d'évoquer la pire semaine de ma vie, c'est parce que je sais, mes amies que vous me comprendrez, vous dont je vois les messages comme un lien de douceur dans ce monde de brutes.

    Je te pleure encore Brook ! Mon adorable Brook.


    E.L.


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